Liesse-Notre-Dame
Handicap Restauration : au nom du père
La commune de
Liesse-Notre-Dame, célèbre pour sa vierge noire, exposée à la cathédrale, a accueilli hier un événement.
C'est à quelques centaines de mètres de l'édifice religieux qu'ont convergé des invités venus de nombreux endroits du département et même de plus loin.
A l'établissement public autonome de réinsertion par le médico-social, (Epars), s'est déroulée une double cérémonie. Après l'inauguration du self-service, à l'intention de plus de cent cinquante handicapés déficients intellectuellement, âgés de six à vingt, ans a succédé celle de la cuisine centrale.
Cette structure prépare 3.400 repas pour six sites répartis dans l'Aisne. Les travaux s'élèvent à 2,6 millions d'euros avec une participation du conseil général de 14.000 euros.
Ils contribuent à changer la vie de tous ceux qui s'y réunissent pour prendre des repas depuis le mois de novembre.
« C'est une autre approche du service dans la qualité de la prestation », observe ainsi Lydie Gorlier, secrétaire générale. Le directeur, Patrick Hanquet, mesure le chemin parcouru et les nouvelles étapes à franchir.
Une autre salle de restaurant va être inaugurée à
Fère-en-Tardenois et en Thiérache en octobre et novembre prochains dans d'autres unités de l'établissement. Stéphane Fratacci, préfet, est sensible à une donnée conviviale.
« Une salle de restauration est un lieu de passage, de rencontre, de partage ».
A Liesse, la cuisine centrale et son espace pour apprécier les plats, porte depuis hier le nom de Willy Zorn, un ancien rôtisseur de Laon dont les ancêtres étaient originaires de Hongrie.
C'est Fawaz Karimet, président du conseil d'administration, qui lui a rendu hommage en sa présence.
Une façon pour lui de célébrer une famille présente dans la restauration depuis soixante ans.
Willy Zorn, a écouté en silence l'évocation de sa vie, son emploi de cuisinier à la base américaine de Couvron, sa rencontre avec une charmante serveuse qui allait devenir sa femme.
Leur fils a pris ensuite la parole mais l'histoire se complique un peu puisqu'il porte le même prénom que son père.
Willy Zorn, restaurateur également, lance à la cantonade : « Mon père m'a tout appris ».
Il n'en dit pas beaucoup plus en annonçant qu'il est meilleur en cuisine qu'en… discours.
Willy Zorn, fils, se propose d'assister l'équipe derrière les fourneaux de l'établissement en fonction de leurs besoins. Stéphane Fratacci applaudit des deux mains : « La cuisine de qualité honore notre patrimoine gourmand ».
C'est bien dit, peut-être la preuve qu'avoir intégré l'Ecole nationale d'administration et représenter l'Etat, ne contribue pas forcément à assécher la verve que l'on porte en soi.
Le 17 Mai 2009.
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